Protection des données et captation d’images : les drones sous le regard du Conseil d’État

Dans une décision récente, le Conseil d'État a validé le cadre juridique autorisant l'utilisation de drones pour le maintien de l'ordre, jugeant qu'il respecte les exigences du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD).

En l’espèce, plusieurs associations avaient demandé l’annulation du décret n° 2023-283 du 19 avril 2023 relatif à la mise en œuvre de traitements d’images obtenues avec l’aide de drones pour des missions de maintien de l’ordre. Ces associations s’interrogeaient sur la conformité du cadre juridique de ce décret permettant à des drones de filmer des images au regard de la protection de la vie privée et des données personnelles.

Le Conseil d’État, dans sa décision du 30 décembre 2024, rejette les requêtes des associations et considère que le décret respecte la réglementation en matière de données personnelles.

Pour motiver sa décision, le Conseil d’État rappelle les conditions et les finalités pour lesquelles l’autorisation de tels dispositifs de captations d’images par le biais de drones est admise : ces drones doivent être employés pour des missions de « prévention des atteintes à l’ordre public et de protection de la sécurité des personnes et des biens », conformément à l’article L. 242-5 du code de la sécurité intérieure.

Leur utilisation doit être autorisée par le préfet qui doit s’assurer de la nécessité et de la proportionnalité du recours à ces drones et par les services de police ou de gendarmerie.

Les captations d’images doivent en outre être limitées à ce qui est strictement nécessaire et la captation du son ou la reconnaissance faciale sont interdites, tout comme le rapprochement avec d’autres fichiers.

Le Conseil d’État précise aussi que les images enregistrées ne peuvent être visionnées que pendant la durée strictement nécessaire à l’intervention. À la fin de celle-ci, les images ne peuvent être conservées que pendant une durée maximale de sept jours.

Le Conseil d’État rappelle également l’interdiction d’utiliser ces drones pour filmer l’intérieur des domiciles ou leurs entrées. Si cela se produit, l’enregistrement doit être immédiatement interrompu et les images supprimées, sauf si un signalement à l’autorité judicaire est nécessaire.

Enfin, suite notamment à une délibération de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL), l’utilisation de tels drones devra être accompagnée de doctrine d’emploi afin de rappeler le cadre juridique d’utilisation de ces dispositifs, et le public devra être informé de la possibilité de la captation de leurs données.

Concernant ce dernier point, il est intéressant de se questionner toutefois sur la manière dont les pouvoirs publics vont pouvoir garantir une transparence vis-à-vis des citoyens sur l’utilisation de drones pour capter des images, tout en préservant les impératifs de sécurité et d’efficacité opérationnelle…

La protection des données personnelles est directement liée à la notion de vie privée. Or, la vie privée ne cesse d’être exposée par la multiplication des outils technologiques et numériques.

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Par Lily Barthélémy, étudiante en Master 1 droit des affaires

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Julie Gautier

Avocate collaboratrice

Inscrite au barreau de Marseille depuis 2021, Julie possède un Master 1 en droit des affaires, un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle ainsi qu’un DJCE. Ses expériences au sein de Cabinets d’avocats et d’entreprises comme le Groupe M6 lui permettent de saisir les enjeux complexes de la propriété intellectuelle et d’accompagner les créateurs et entrepreneurs dans leurs besoins en la matière.

Egalement médiatrice, cette compétence enrichit sa pratique du droit pour faciliter le dialogue en cas de conflit et favoriser des solutions amiables et créatives.

Passionnée par la transmission, Julie intervient en tant que chargée d’enseignement au sein du Groupe Mediaschool où elle enseigne le droit du numérique. Elle accompagne aussi régulièrement les étudiants dans leur orientation professionnelle via la plateforme Myjobglasses pour partager son expérience.

En parallèle de son activité, Julie a été membre élue de la Commission du Jeune Barreau de Marseille de 2021 à 2024 et est membre de plusieurs associations, dont :

Julie adore l’artisanat et la culture provençale, et aime participer à la protection de ces domaines. Elle pratique également le yoga et la randonnée, des activités qui renforcent la concentration et la persévérance, des qualités essentielles pour exercer la profession d’avocat.

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